VILLES
On apprenait récemment que la firme Axor, partenaire privé du PPP du CMRD, a plaidé coupable d'avoir fait usage de prête-noms. Cette pratique lui a permis de faire des dons aux trois principaux partis politiques du Québec. Selon Amir Khadir, député de Québec solidaire, Axor aurait contourné la loi pour obtenir des faveurs et il demande qu'une enquête criminelle soit ouverte.
Pour plus d'informations, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a publié, le 5 août 2010, ce communiqué sur son site Internet :
Directeur général des élections du Québec, "Le DGE obtient 40 plaidoyers de culpabilité des firmes Axor Experts-Conseils inc., Groupe Axor inc. et Axor Construction Canada inc.", www.electionsquebec.qc.ca, 5 août 2010
Inauguré en 2007, le CMRD de Sherbrooke a connu plusieurs déboires. La Ville est présentement devant les tribunaux avec la firme Axor. La toiture devra être refaite aux frais des contribuables et il pourrait y avoir d'autres imprévus. Ce cas de PPP est un bel exemple d'incomplétude des contrats.
Les contribuables de Sherbrooke devront débourser un million de dollars pour refaire au complet, d’ici l’automne, le toit de l’aréna Eugène-Lalonde, qui fait partie du nouveau centre multisport Roland-Dussault.
Comme le consortium se lave les mains des défauts de conception et des problèmes de drainage du toit, la municipalité doit poursuivre en justice la firme Axor, qui avait obtenu le contrat dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP).
Cette escalade judiciaire et ces nouvelles réparations ne sont que le dernier épisode d’une pénible saga pour les citoyens de Sherbrooke depuis que cette compagnie s’occupe de leur centre sportif.
Que ce soit les retards dans les travaux ou les frais de 36 000$ engendrés par le déneigement d’urgence du toit l’hiver dernier, les embûches se multiplient. Rappelons que la Ville est aussi devant les tribunaux puisqu’elle demande qu’Axor paie pour ces travaux effectués en hâte pour éviter que le toit s’effondre.
Ces problèmes en cascades depuis l’attribution du contrat en PPP ne surprend pas outre mesure les dirigeants du syndicat des cols bleus (SCFP 2729). «On le clame depuis le début de cette histoire, les PPP coûtent plus cher, il n’y aucune transparence pour le public, aucune flexibilité dans les clauses et le partage de risque n’existe pas.
C’est toujours le pôle public qui ramasse les factures, le consortium n’est jamais responsable de rien», souligne Rénald Dubé, président du syndicat. Il en tient pour preuve la récente défense d’Axor, qui, tout en clamant son innocence, poursuit à son tour les deux firmes qu’elle avait engagée pour réaliser le plans du centre.
Cet exemple de PPP démontre, aux yeux de bien des experts, que ces ententes ne sont pas à l’avantage des citoyens. Déjà en 2007, le professeur Pierre J. Hamel de l’INRS arrivait à cette conclusion : « … on ne peut pas prétendre que les PPP sont plus avantageux pour les municipalités et leurs citoyens».
Récemment, le trésorier de la ville de Sherbrooke arrivait à la conclusion que le PPP était le mode de réalisation le plus économique. Tel que soulevé au conseil municipal par Marc Bellemare de la FTQ, la méthode de comparaison n'était pas adéquate. En effet, une analyse comparative ne doit pas se limiter aux coûts de construction et couvrir l'ensemble des coûts et des revenus. Selon les estimations du SCFP, la ville aurait pu payer la moitié moins si elle avait procédé en mode conventionnel.